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L'ANGLE DU CIEL

L'architecture avec un pas de coté

Frank Llyod Wright, scènes de la vie conjugale

  • Photo du rédacteur: l'angle du ciel
    l'angle du ciel
  • 2 mai 2018
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 mai 2018


Loving Frank de Nancy Horan et Les femmes de T.C.Boyle

On connait le génie et le rôle fondamental de Frank Llyod Wright dans l’histoire de l’architecture du XXe siècle. Mais, par le prisme de sa vie sentimentale, c’est la personnalité complexe de l’architecte que révèlent deux romans américains : Loving Frank de Nancy Horan (Buchet-Chastel, 2009) et Les femmes de T.C.Boyle (Grasset, 2010)


Dans Loving Franck, Nancy Horan se concentre sur l’histoire incroyablement romanesque et tragique de la liaison entre Frank Lloyd Wright et Mamah Borthwick Cheney, une de ses clientes.


F.L. Wright, Maison Edward H. Cheney, Oak Park, Illinois, 1903

Cette histoire d’amour hors norme, dont Mamah est elle même la narratrice, est le sujet principal du livre. Mais, entre les lignes, ce roman est l’occasion d’une traversée des avant-gardes américaines et européennes, entre 1907 et 1914.


En effet, le roman débute à Oak Park (Chicago) où sont construites les célèbres « maisons de la prairie », puis on traverse l’Atlantique pour séjourner avec le couple à Berlin à l’occasion de la parution du « Portfolio Wasmuth », la publication monographique des œuvres dessinées de Frank Lloyd Wright.


Portfolio Wasmuth, l'oeuvre dessinée de F.L. Wright, Berlin 1910

Après un séjour à Paris, pendant la crue centenaire de 1910, nous voici pour quelques temps à Fiesole, en Toscane, où l’architecture des villas et leur relation au paysage inspireront à Frank Llyod Wright la conception de Taliesin. Enfin, après un séjour à Tokyo, c’est de nouveau aux Etats Unis, dans le Wisconsin que se terminera tragiquement l’aventure.


Durant ces quelques années, la réputation de Frank Lloyd Wright est entachée par ses choix d’une vie libre et anticonformiste et l’architecte construit peu. Cependant, il ne cesse de dessiner, de penser de nouveaux projets, de chercher de nouveaux clients et de courir après l’argent. On partage alors sa vision de l’architecture et en particulier son intérêt, rare à l’époque, pour la maison. On y découvre sa passion pour le Japon et les estampes, ces images d’un monde flottant où l’on vit dans l’instant présent. Et bien sur l’importance de la nature, omniprésente.


F.L. Wright, Midway Garden, Chicago, 1914

Nancy Horan nous fait vivre la construction de deux de ses grands projets (disparus aujourd’hui) :

Midway Garden à Chicago et bien sur le premier Taliesin, construit pour Mamah.


F.L. Wright, Taliesin I, plan, 1911

Inspirée à la fois des villas italiennes avec ses cours, ses terrasses, ses jardins et de l’architecture japonaise dans ses relations entre intérieur et extérieur et la fluidité de ses espaces, Taliesin est une œuvre unique, magistrale, en totale symbiose avec la colline.


C’est le lieu de la sérénité retrouvée et du drame à venir.


Les Femmes , T.C. Boyle


C’est encore Taliesin, deux fois reconstruit, qui est le cadre de la fresque en trois actes de T.C Boyle, Les femmes.

Par les portraits, à rebours de la chronologie, d’Olgivanna, de Miriam et de Mamah, T.C.Boyle nous révèle les (mes)aventures conjugales de Frank Llyod Wright, génie fascinant et monstre exaspérant.


F.L. Wright, Taliesin II, perspective, 1914

La vie tumultueuse de F.L. Wright est racontée par un jeune architecte japonais, Tadashi Sato, apprenti au « Collège Taliesin ». On y découvre ainsi, de l’intérieur, la façon de travailler de l’architecte qui mêle intimement vie professionnelle et vie privée.


F.L. Wright et ses apprentis à Taliesin en 1937

Souvent avec humour, Tadashi Sato évoquent les rapports complexes de "Wrieto-San" avec l’argent, sa passion pour le Japon et ses relations plus compliquées aux japonais, son acharnement au travail, sa passion du dessin… et des voitures de sport !


Les projets d'architecture y sont assez peu décrits, car c’est bien à l’homme (et à ses femmes !) plus qu’à l’architecte que T.C. Boyle consacre ce roman.




Loving Frank, Nancy Horan

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Virginie Buhl

" Elle s’appelait Mamah Borthwick Cheney. Lui n’était autre que Frank Lloyd Wright, l’enfant génial et rebelle de l’architecture américaine à qui Mamah et son mari Edwin Cheney avaient demandé, en 1903, de construire leur nouvelle maison. En 1909, tombée entre-temps follement amoureuse du célèbre architecte, Mamah choqua une époque pudibonde et dévote en quittant son mari et ses deux jeunes enfants pour suivre Frank Lloyd Wright en Europe. Ce dernier, tout aussi épris, laissait derrière lui une Amérique stupéfaite, une épouse et six enfants… Mais aucun journal à sensation n’aurait pu prévoir ce qui adviendrait à ce couple maudit de retour aux États-Unis, en 1914. La violence du dénouement verra le monde pétrifié. "


Les Femmes (The Women) de T.C. Boyle.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Bernard Turle

"En 1932, un jeune Japonais, Tadashi Sato, étudiant en architecture, arrive dans l' immense propriété du nom mythique de Taliesin, au fin fond de la campagne du Wisconsin. C’est là que réside le plus grand architecte du siècle, auprès duquel Tadashi vient de se faire engager comme apprenti : Frank Lloyd Wright. Tadashi découvre vite que l’antre du génie ressemble moins à une école qu’à une communauté utopique, que Frank Lloyd Wright essaie de faire tenir tant bien que mal. Les « disciples » du grand architecte se retrouvent bientôt recyclés en aides-cuistots, bricoleurs ... tandis que Wright, se démène comme il peut entre ses affaires d’argent et… ses femmes.

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A PROPOS

L'angle du ciel, c'est une approche décalée de l'architecture et de ses représentations.

Le dessein du dessin... d'architecte,

est une tentative de décrypter l'intention d'une esquisse, d'un schéma, d'un croquis... d'une pensée en train de prendre forme.

Architecture de fiction,

c'est donner à voir l'architecture vue par un écrivain, qu'elle soit cadre de vie ou personnage à part entière.

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