Expo 58, Jonathan Coe. L’Atomium, promesse d’un avenir meilleur…
- l'angle du ciel
- 28 févr. 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 mai 2018

Comme son titre l’indique, le roman de Jonathan Coe, Expo 58, a pour cadre l’Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles de 1958. Cette exposition fut le premier évènement mondial après la seconde guerre, dans une période tiraillée entre l’optimisme des avancées scientifiques et le pessimisme de leurs conséquences.
Conçu par André Waterkeyn et situé à l’épicentre de l’Exposition, l’Atomium va être le symbole de ce paradoxe. Cette structure de plus de 100 mètres de haut évoque celle d’un cristal de fer grossi 165 milliard de fois.
L’Atomium, des sphères interconnectées …
L’Atomium apparait dés les premières pages du roman, encore à l’état de projet lorsque l’action se situe à Londres. Puis , à Bruxelles, il deviendra le fil conducteur du récit et le révélateur de l’état d’esprit du héros, Thomas Foley, modeste fonctionnaire anglais qui voit sa vie basculer dans le tourbillon de l’Expo 58.

Dés son arrivée en Belgique, sur le trajet qui le mène de l’aéroport au site de l’exposition, Thomas Foley aperçoit l’Atomium par la fenêtre de la voiture. En distinguant ses sphères étincelantes au-dessus des cimes, déjà il pressent quelque chose « d’immense, de majestueux, de sublime, de surnaturel… »
Quelques pavillons de l’Exposition
L’arrivée sur le site sera l’occasion de découvrir quelques uns des pavillons de l’exposition. Entre autres, le pavillon américain, situé juste à coté du pavillon soviétique (humour belge ?). La simplicité du pavillon de l’Est, fait d’acier et de verre, apparait comme « un désaveu de la prétention du pavillon américain » aux proportions du Colisée de Rome !

Le pavillon britannique, conçu par James Gardener (qui apparait aussi dans le roman), est « un édifice géométrique entre modernisme et continuité ». En effet, si ses trois sections rectangulaires s’élancent avec dynamisme, on peut aussi y voir l’évocation de trois clochers de cathédrale

L’Atomium, symbole de l’état d’esprit du personnage
Sur le site de l’Exposition, L’Atomium éblouit de nouveau le héro. « Lorsqu’il vit la structure qui grossissait à mesure qu’il s’approchait, Thomas sentit son cœur s’emplir de révérence et d’excitation ». Il saisit alors la portée de l’aventure qu’il va vivre durant les six mois de l’exposition, une aventure aussi enthousiasmante que la vision de ce monument.

De même, c’est la vue de l’Atomium qui viendra effacer la déception de la découverte de son lieu de vie durant son séjour, un bungalow partagé dans un triste motel.
Et tout au long du roman, à chaque fois que Thomas aperçoit l’Atomium, il frémit, s’enthousiasme et prend conscience de l’aventure exceptionnelle qu’il est en train de vivre.

Lors d’une réception à laquelle il est invité, Thomas pénètre à l’intérieur du monument. Il s’élance dans l’ascenseur de la colonne centrale et, au cœur d’une des sphères, observant la ville par de grandes baies vitrées, cette ville fourmillante, moderne, étincelante, il sent qu’il regarde vers l’avenir, et qu’il est à sa place.
Durant toute son aventure bruxelloise, l’Atomium lui fait signe et l’engage à franchir les étapes de sa transformation. Il le voit comme un symbole de son propre avenir et de sa volonté à aller de l’avant, vers un monde moderne et exaltant, loin de la routine de sa vie familiale dans la banlieue londonienne.
Mais l’Atomium était prévu pour être éphémère…Et la parenthèse belge prend fin, après un dernier regard sur l’étincelante structure.

1958 – 2008
Cependant, à la fin de l’Exposition, l’Atomium n’est pas détruit. Thomas a repris sa vie sans éclat en Angleterre et l’Atomium se dégrade, se ternit lui aussi.
En 2008, pour le cinquantenaire de l’Exposition Universelle, l’Atomium est restauré.
A l’occasion de cet anniversaire, Thomas revient en Belgique, et une révélation inattendue viendra encore une fois éclairer sa vie d’un jour nouveau …
Expo 58, Jonathan COE
Trad. de l'anglais par Josée Kamoun
Gallimard, 2014

Londres, 1958. Thomas Foley travaille au ministère de l'Information lorsqu'on lui propose de participer à l'Exposition universelle de Bruxelles. Mais superviser la construction du pavillon britannique est plus dangereux qu'on ne pourrait le croire... Coe embarque le lecteur dans une histoire pleine de rebondissements, sans que jamais la tension ne retombe ou que le ridicule ne l’emporte. Sous la forme d'une parodie de roman d’espionnage, il médite sur le sens de nos existences et dresse le portrait d’un monde disparu, l’Angleterre des années 1950, une société tiraillée entre une certaine attirance pour la liberté que semble offrir la modernité et un attachement viscéral aux convenances et aux traditions en place.
Liens :
Site Gallimard : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Expo-58
Photos des Pavillons : http://www.worldfairs.info/expopavillonslist.php?expo_id=14
Tags : #JonathanCoe, #Roman, #Expo58, #Atomium, #Bruxelles
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